Ville : Magog
Catégorie : Lieu historique, Paysage naturel
Crédit photo : Association du patrimoine de Potton
Le lac Memphrémagog : son milieu naturel, son histoire et ses légendes Cet impressionnant plan d’eau, d’une superficie de 95 km², long de 44 km et large de 6 km, se voit partagé entre le Québec et le Vermont. Il alimente la rivière Magog, affluent de la Saint-François. Son nom provient de la déformation de mamhlawbagak, mot abénaquis signifiant grande étendue d’eau ou au lac vaste. En 1759, au retour d’une expédition punitive contre les Abénaquis de Saint-François-du-Lac, le major Robert Rogers avait employé le nom Amperamagog pour le désigner. En 1776, la carte du capitaine Jonathan Carver, indique le double nom de Memorobka ou Memphrimagog. Au cours des années, Mamphlowbagog (eaux magnifiques – Beautiful water), Mumphry Magog, Memplobuc et des dizaines d’autres formes graphiques furent utilisées pour identifier cette nappe d’eau d’abord fréquentée par les Amérindiens, puis par des colons anglais qui s’installèrent dans la région à partir de 1793. Lieu de passage des voyageurs se dirigeant de Montréal vers la Nouvelle-Angleterre aux XVIIIe et XIXe siècles, le lac voit naître l’industrie touristique vers 1860 avec l’arrivée de riches Montréalais et Américains désireux de se détendre et de pratiquer la pêche. Des hôtels prestigieux sont construits, dont le célèbre Mountain House à Potton. Pour s’y rendre, les touristes devaient emprunter les traversiers à aube, dont le Mountain Maid ou le Lady of the Lake qui effectuaient la navette entre Magog et Newport au Vermont. Cette tradition de villégiature et de sports en plein air s’est poursuivie jusqu’à nos jours où de nombreux Québécois et étrangers profitent des installations de toutes sortes aménagées sur ses rives. Les contrebandiers ont aussi apprécié ce lac, alors qu’ils expédiaient des cargaisons de bouteilles d’alcool vers les États-Unis. Le plus célèbre, Uriah Skinner trouva refuge dans la caverne sur l’île qui porte son nom. Enfin, Anaconda ou Memphré, ce monstrueux serpent de mer à la tête hérissée de cornes, hante les profondeurs du lac depuis des siècles. Les Amérindiens refusaient de s’y baigner par crainte d’être dévorés par la créature dont la résidence est une caverne sous le mont Owl’s Head dans le canton de Potton, montagne de granit qui surplombe le lac en son point le plus profond (107m). Ses poissons On y trouve plus de trente espèces de poissons. Une espèce, anciennement présente, l’anguille, est disparue avec la construction d’un barrage hydroélectrique sur la rivière Magog, en 1875. Chez les Salmonidés, l’Omble de fontaine et le Touladi sont indigènes. Les autres, la Truite arc-en-ciel, la Truite brune et la Ouananiche (Saumon d’eau douce) furent introduites. La pêche est bonne dans ce lac et les poissons les plus populaires chez les pêcheurs sont le Touladi, la Ouananiche et la Perchaude, surtout pêchée sous la glace.