Ville : Canton de Potton
Catégorie : Lieu historique, Patrimoine bâti
Crédit photo : Association du patrimoine de Potton
Pont de la Frontière 1896 Le pont de la Frontière a été construit en 1896, près de la frontière du Vermont. De type Town simple, il est désaffecté depuis 1960 après plus de 75 ans de loyaux services. Il se nomme ainsi depuis le 2 juillet 1991, par décision de la municipalité du canton de Potton suite à la recommandation de la Société des Ponts couverts du Québec. Au début, il s’appelait pont du Creek et de 1983 à 1991, pont de Province Hill. Une durée de vie exceptionnelle : 118 ans, en 2014. Situé sur le chemin Bellevue, il traverse la gorge du ruisseau Mud. Un site spectaculaire. Un sentier, situé en amont, sur le chemin Province Hill près du cimetière, permet d’accéder au ruisseau et de contempler le pont dans toute sa splendeur. Sa longueur totale est de 31,04 mètres (101 pieds 10 pouces) et sa largeur hors-tout est de 4,95 mètres (16 pieds 3 pouces). La largeur carrossable est de 4,04 mètres (13 pieds 3 pouces). La hauteur libre au portique est de 3,53 mètres (11 pieds 7 pouces). Sa travée est l’une des plus longues du Québec. Haut perché, le pont est à l’abri des crues printanières. Un pont couvert est un pont construit en bois, composé d’un plancher supporté par des traverses, appuyé sur deux poutres triangulées et couvert d’une toiture. Le recouvrement des murs ou lambris qui protège les poutres est constitué de planches horizontales ou verticales. Les ouvertures pratiquées dans les lambris horizontaux avaient d’abord pour but de ventiler le pont et de permettre de voir à l’extérieur. Par la lumière qu’elles laissaient entrer, ces ouvertures permettaient aussi d’éviter que les chevaux ne prennent peur dans ces longs corridors sombres et bruyants. Les éléments de fondation, appelés culées ou piles, sont généralement constitués de caissons en bois. Cependant quelques ponts couverts reposent sur des éléments de fondation en maçonnerie. Parmi les caractéristiques du pont de la Frontière, notons les poutres triangulées, les contreforts à mi-longueur, les lambris en planches verticales, les larmiers évasés, une large ouverture latérale et les portiques à linteau droit. Le roc présent des deux côtés a facilité la construction des culées. Le pont se classe en sixième position avec un indice patrimonial de 88% parmi les ponts couverts du Québec. Les premiers ponts couverts furent construits en Asie et en Europe et certains datent des XIIe et XIIIe siècles. En Amérique, l’ingénieur Thimothy Palmer, de Newburyport au Massachusetts, construisit en 1797 le premier pont couvert. Les ponts couverts ont d’abord été un moyen de communication, mais ils servaient aussi à l’affichage et à des activités telles que marchés publics, encans, assemblées politiques et rencontres amoureuses. Inspirant l’imagination populaire locale, ils furent à l’origine de légendes comme celle du trésor caché dans un des piliers de pierre, de cavaliers fantômes qui s’y engouffrait à bride abattue, de brigands, de la Dame en noir.